Sagesse et intelligence : il y a loin de la carte au territoire !

Alfred Korzybski le disait : « la carte n’est pas le territoire », c’est-à-dire : nos représentations ne correspondent pas à la réalité. Au quotidien, nous utilisons des termes souvent imprécis, mais suffisant pour l’usage commun. Nous pensons savoir ce que sont « la sagesse » ou « l’intelligence », mais il faut prendre un certain recul pour mieux cerner ces notions.

C’est tout le travail réalisé lors des sessions de fonction symbolique des objets. Nous connaissons, généralement, le nom des réalités invisibles que nous recherchons : beauté, sagesse, vie, courage, vérité, analogie… mais lorsque nous nous en approchant vraiment, nous sommes obligés de revoir le sens du mot, car la réalité en question n’est pas ce que nous croyions. C’est un peu comme rencontrer une personne connue dans la rue, mais dans un autre cadre et avec un tout autre habit : il se peut que nous mettions du temps avant de la reconnaître !

Ainsi, la Sagesse, n’est pas l’attitude de l’enfant calme. Elle n’est pas non plus l’impassibilité du « sage ». Si l’on veut comprendre ce qu’est la Sagesse, il faut voir qu’elle est liée aux temps et aux moments. La sagesse, c’est être capable de respecter la pédagogie de Dieu. Nous sommes des êtres en croissance, il faut en respecter les étapes et apprendre à discerner les moments.

Poissons
Pourquoi 2 poissons ?

L’Intelligence, de son côté, est liée à la concordance, la contiguïté des moments. Elle est la faculté qui me permet d’établir un lien, une passerelle, un pont, une relation entre deux éléments concomitants. Ces deux éléments, comme mes deux mains, me permettent de saisir le sens qu’ils expriment ensemble. D’où la nécessité de 2 poissons lors de la multiplication des pains, pour saisir non seulement le sens des gestes de Jésus, mais le sens du sens ! Le nombre 2, en effet, est lié à la faculté de la saisie intellectuelle (voir notamment mon fascicule sur les 7 premiers nombres). S’il n’y a pas « deux » choses, je ne peux rien comparer, donc rien saisir, rien déduire, rien comprendre. D’où, également, la nécessité de la répétition. Car je dois pouvoir comparer ce que j’entends avec l’image, la représentation mémorielle ou imaginative que je m’en suis faite. Cette comparaison me permet de voir si ma représentation est juste ou non.

Ainsi, le deuxième signe de Jésus dans l’évangile selon Jean (signe explicitement mentionné comme étant le deuxième) ne peut être compris que si le signe de Cana le précède. Et, c’est aussi à Cana que ça se passe.

Je vous ai donné les éléments permettant d’interpréter d’une manière symbolique nouvelle les deux signes de Cana : le nombre 2, le lien entre Sagesse et les temps (la phrase de Jésus étant : Mon heure n’est pas encore venue), et le lien Intelligence et concomitance d’événements (ici l’heure à laquelle le fils du serviteur du roi a été guéri)… à vous de creuser !

Premier signe :

2.1
Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,
2.2
et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.
2.3
Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: Ils n’ont plus de vin.
2.4
Jésus lui répondit: Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n’est pas encore venue.
2.5
Sa mère dit aux serviteurs: Faites ce qu’il vous dira.
2.6
Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.
2.7
Jésus leur dit: Remplissez d’eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu’au bord.
2.8
Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l’ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.
2.9
Quand l’ordonnateur du repas eut goûté l’eau changée en vin, -ne sachant d’où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l’eau, le savaient bien, -il appela l’époux,
2.10
et lui dit: Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent.
2.11
Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
2.12
Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.

Deuxième signe :

4.45
Lorsqu’il arriva en Galilée, il fut bien reçu des Galiléens, qui avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête; car eux aussi étaient allés à la fête.
4.46
Il retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier du roi, dont le fils était malade.
4.47
Ayant appris que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils, qui était près de mourir.
4.48
Jésus lui dit: Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point.
4.49
L’officier du roi lui dit: Seigneur, descends avant que mon enfant meure.
4.50
Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Et cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s’en alla.
4.51
Comme déjà il descendait, ses serviteurs venant à sa rencontre, lui apportèrent cette nouvelle: Ton enfant vit.
4.52
Il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux; et ils lui dirent: Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté.
4.53
Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison.
4.54
Jésus fit encore ce second miracle lorsqu’il fut venu de Judée en Galilée.


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